Ouled Moufida ont battu Ouled Pelé.
Quart-finalistes sans un succès, voilà qui relègue portugais et italiens au rang de dilettante en la matière. Au tour à présent des zébus insulaires d’Ahmad au carré.
On se demandait comment meubler nos soirées estivales en l’absence programmée de matches de nos volatiles puniques et voilà que, malgré un vol constamment en rase-mottes, ces derniers planent toujours dans le ciel égyptien. Misk vous l’annonçait, il y a eu des précédents historiques, tout comme cette première qualification sur le Ghana est historique, et mine de rien, la sélection a peut-être trouvé son Paolo Rossi en la personne de Rami Bedoui, si seulement il va du bon côté désormais. Ceci dit, le malheureux fut par après excellent en prolongations et ne doit pas être accablé. Et donc place à présent à Madagascar, en quarts.
Ménagerie malgache
Grâce à Pixar, la Grande île est devenue célèbre jusque chez les derniers des cancres américains, mais on a tendance à l’associer aux pingouins. Zoologiquement, c’est une aberration, mais du coup ils auraient pu se choisir un autre surnom animalier. Là, en l’occurrence, les malgaches sont surnommés les bareas, ce qui dans leur idiome signifie zébu et que nous éviterons de prononcer en version française à l’antenne pour lever toute équivoque et risquer une suspension de la part des autorités, susceptibles ces temps-ci vis-à-vis de tout ce qui vient de l’audiovisuel... Bref. Pour en revenir à Pixar, ils auraient pu aussi bien s’appeler les lémuriens, puisqu’ils ont déjà leur version du roi Julian, Ahmad Ahmad.
Le roi Julian Julian
Pour nos lecteurs qui reviendraient de la planète mars et l’ignoreraient encore, le président de la Confédération Africaine de Football est malgache. Ce bon double Ahmad, dans son comportement et certaines de ses attitudes, fait penser qu’il pourrait avoir servi de modèle à ‘King Julian’ des lémuriens dans -encore une fois- le dessin animé de Pixar. Certains ne sont pas loin de penser qu’il est le meilleur atout de sa sélection, ce qui est exagéré, mais comme nous sommes arrivés en quarts, la VAR qui lui est si cher doit désormais entrer en action et limiter les erreurs... Enfin, en théorie, et celle-ci est souvent battue en brèche en Afrique. Zoologiquement et sportivement, tant cette édition de la Coupe d’Afrique voit les favoris présumés tomber les uns après les autres -exception faite du solide Sénégal et de l’enthousiasmante Algérie. Mais la Tunisie ne part pas pour autant favorite, et vu les résultats de la CAN c’est sans doute tant mieux.
Petit palmarès mais âpre adversaire
D’abord, parce que Madagascar a battu 2-0 le Nigéria il y a dix jours, chose que même l’Argentine de Messi ne parvint pas à faire l’an passé. Ensuite, parce que l’historique de notre sélection nationale face à Madagascar est de quatre rencontres, toutes officielles, et qu’au contraire de notre seule défaite (0-3 lors de notre pire performance de l’histoire, les Jeux Africains de 1987), aucune de nos trois victoires ne donna lieu à un succès-fleuve (au mieux, 2-0 chez eux en 2001). Pas génial face à l’un des palmarès les plus maigres du continent. Enfin, parce que jusqu’à présent, personne ne comprend la tactique et le style de jeu de la Tunisie. Pas même ses joueurs, dirait-on. Ca nous sert, notez, puisque le sélectionneur ghanéen avouait n’avoir rien compris à la méthode des nôtres et que nous sommes parvenus face à lui à briser un signe indien qui datait de quasiment soixante ans.
Mais rien n’est joué d’avance, dans un sens comme dans l’autre, en cette deuxième finale sur quatre. L’essentiel est de ne jamais rien sous-estimer, ni son adversaire, ni ses propres possibilités, et de ne pas se focaliser sur Ahmad puissance 2. Et nous pourrions fort bien nous retrouver dans le dernier carré. Le tout étant d’arrêter de marquer contre notre camp.